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AtADkMIE $. ÀNSEtMll: t3t 2) La cession faite en 1152 par Humbert III à l'évêque Arnulphe de la moitié d'une mine d'argent à Cogne n'est pas non plus un acte de suzeraineté, sans cela on devrait appeler acte de suzeraineté les centaines de donations analogues faites aux évêques et aux congrégations religieuses, pendant ces siècles, par d'innombrables bienfaiteùrs; ainsi en 1134 Pierre II de Ta– rentaise cède à la Collégiale de St-Ours tous les biens qui lui reviennent de droit (Histoire de l'Eglise d'Aoste, tome 1, p. 355); d'ailleurs il suffit de lire le Cartulaire de l' Evêché d'Aoste pour constater que des cessions pareilles à celle d'Humbert III sont faites, sans cesse, aux évêques par de nombreux nobles valdô– tains, qui ne sont certainement pas des suzerains. Non, il ne s'agit pas là d'un acte de suzeraineté, mais simplement de piété. 3) L'investiture donnée à Plantagenet ou autres des droits du vicomté d'Aoste n'infirme pas notre thèse, puisque nous di– sons nous aussi que le prince de Savoie était, alors, un des sei– gneurs de la Vallée d'Aoste (unus inter tantos); il pouvait par conséquent très bien nommer son représentant dans ce fief, sans ~tre pour cela suzerain de la Vallée. * * * Il me reste à répondre à la dernière difficulté : la « charte des franchises » est semblable à tant d'autres chartes d'affran– chissement que les princes de cette époque donnaient aux com– munes et aux vill.es , un peu partout. Non, elle ne leur est pas du tout semblable. J'ai lu attentivement une cir.quantaine de concessions de franchises faites à diverses contrées de la Savoie, au XIIIme et XIVme siècles (voyez: Mémoires et documents de la Société Sa– voisienne d'histoire et d'afrhéolo!{ie, tome IV, année 1890); j'ai examiné des chartes de franchises à peu près de la même épo– que concédées au Valais (voyez : .lliémoires · et documents de la Société d'histoire de la Suisse Romande, tomes XXIX et xxx); j'ai - analysé des documents du même genre dans: Documenti, monete, sigilli de Promis; j'ai repassé ligne par ligne les chartes publiées par le chanoine Vuillermin dans: Le mandement de Graines et ses francliises du X Vine et du À V /me siècles ; nulle part je n'ai trouvé un seul document qui puisse être comparé à la « charte des franchises » de l'an I 191.

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