BASA
AëAD1hirn s. ANSÈLMË Dans toutes les nombreuses chartes que j'ai étudiées j'ai re– marqué que les seigneurs ont concédé spontanément des franchi– ses par pure libéralité de leur part ou bien pour récompenser la fidélité de leurs sujets, mais, qu'on le remarque bien, il s'agit toujours d'une fidélité qui existait déjà avant la concession des dites franchises. Quiconque peut contrôler la vérité de ce que j'affirme ; j'ai cité les sources des documents, sur lesquels mes affirmations se basent . . II n'en est pas ainsi de la charte ·valdôtaine de II9I. La fidélité et l'obéissance des sujets ici ne pré-existaient pas; elles furent une conséquence de la concession des franchises; elles sont conditionnées à cette concession. Il s'agit ici d'une véritable con– vention, dans laquelle les valdôtains traitent avec le prince d'égal à égal. D'ailleurs, une indication (si ce n'est une preuve apodictique) 9e l'indépendance que les valdôtains ont joui, vis-à-vis des prin– ces de Savoie, jusqu'en n91, nous la trouvons aussi dans le fait que plusieurs seigneurs de la Vallée (ceux de la Valleise, de Pont– St-Martin, d' Avise, etc.) n'ont pas signé la charte des franchises. D'autres, comme ceux de Bard, après l'avoir signée, se sont em– pressés, à la première occasion, de se soustraire à la sujétion des Savoie. J'ai dit quelque chose plus haut, à ce propos. De plus, la charte ne parle que ·de la cité d'Aoste et de ses faubourgs, ce qui laisse croire qu'un certain nombre de fiefs, si– tués hors de la cité et soumis à d'autres seigneurs, continuèrent à garder leur indépendance à l'égard des Savoie, même après l' an 1191. En effet, je l'ai démontré plus haut, quelques seigneurs ne se sont point soumis aux Savoie. Ce n'est que plus tard et par des actes successifs que ces seigneurs ont consenti à adhérer à la convention de 1191. J'aurais occasion de le souligner encore, tout à l'heure. Une autre preuve que jusqu'en l l9l les Valdôtains n'étaient pas soumis à la suzeraineté des princes de Savoie est fournie par le fait que lorsque l'empereur Frédéric II eut connaissance des événements qui s'étaient accomplis en Vallée d'Aoste, il y envoya un gouverneur all~mand appelé Eberard de Nidow, avec mis– sion de ramener les Valdôtains sous l'obéissance de l'empire. Les Valdôtains, d'autre part, se sentai'ent alors si peu les sujets des Savoie que, lorsque Je comte Amédée IV, en 1250 1
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=