BASA

AèADkMtE S. ANSELME wr la nature de notre eldorado Valdôtain. « Elle est restée fidèle à son Créateur, nous dit-il. File y est restée pure dans ses élé· ments primordiaux, qui sont le roc, la glace, l'eau des rivières, les forêts, les prés, les " clapeys ", les gorges, les gouffres etc. » ll 11,'en est pas ainsi dans la plaine. En Vallée d'Aoste on aime surtout à y jouir de toute la magnificence des paysages alpins, formés de ces colosses qui s'élèvent majestuwsement dans l'espace et qui se montrent à nous en partie, sous la forme de rochers, ou vêtus de superbes forêts de mélèzes et de sapins, destinés à lutter contre les Pjforts des orages, et à résister à la rigueur des frimas. De vastes prairies, sur lesqudles l'œil aime à se reposer, sont distribuées çà et là; les humbles végétaux qui en forment le tapis, y sont protégés par la grandeur et la force de ces géants du règne végétal. La vue des Alpes qui élève l"âme à des idées sublimes, lui procure en ·même temps des jouissances délicieuses par l'effet magique de tous les contrastes: tels que la chute de bruyantes cascades, au milieu du silence imposant de la solitude, les formes bizarres des roches primitives, l'ombrage épais des ar– bres qui couvre le sentier que suit le voyageur, lequel, tout à coup, se trouve transporté en face d 'un site gracieux, oû la na– ture moins sauvage commence à déceler la m'Lin .de l'homme. M. le prof Dejfeyes en vient à nous parler des murs de nos champs, de nos vignes, de nos prés et à se demander comment la main de l'ho.mme a pu transporter des blocs si énormes, surtout si l'on éontemple les murs étagés des vignobles d'Arnad et de Perloz. Plusieurs sont si bien faits, nous fait il observer, et ont un tel cachet de vétusté qu'ils semblent Jaire corps. avec les autres œuvres de la nature. Les Valdôtains ont toujours été de grands constructeurs de murs; le mur soutient les empans de terre, rend les surfaces plates, joue un grand rôle dans le labourage des champs et des vignes. L'architecture est donc chez nous à l'origine de l'agriculture; embellit, humanise, selon l'expression de · M. Deffeyes, la nature en s'harmonisant avec elle. Qu'on apprenne donc à construire des murs et à les cons– truire solides afin qu'ils durent, afin que nos générations voyent

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