BASA
166 ACADÉMIE S . ANSELME qui nous étonnent, langue qu'on a de suite associée à la nouvelle nation, mais que la nouvelle nation, plus tard, a dissociée, puis .et surtout Gérard a chanté la foi, l'Eglise, nos traditions de foi qui sont unies à nos traditions de langue française, en un mot, il a, comme je disais au commencement, senti tout ce que sentait alors un vrai valdôtain, dans la pure liberté d'alors, dans la libre spontanéit.:§ de notre nature formée par notre histoire, par nos montagnes, par toute notre mentalité. Et remarquez une chose, c'est que si Gérard a suivi et peut-être réalisé entièrement lélan de son propre génie, il n'a pas été seul. Comme littérateur, comme écrivain, il n'était pas un isolé: rien que dans le clergé, la fleur de la littérature, de la poé– sie comme des autres de ses branches s'épanouissait à Aoste. A côté de Gérard, il y avait le chanoine Bérard, aussi littérateur mais plutôt historien, il y avait, si je ne me trompe, l'abbé Fenoil, littérateur styliste un peu plus que les autres, il y avait le chanoine Carrel, un savant celui-là,· le prieur Gal, belle figure d'historien local, et même dans le grou– pe ou plutôt en dehors de ce groupe, il y avait un illuminé, un politicien, je veux parler du chanoine Orsières, un fougueux libéral, qui a introduit dans ce concert littéraire des dissonances éclatantes et curieuses. Quelle belle époque ! Quelle vie ! Le cler– gé à la tête de la vie de l'esprit, de l'action, le clergé menant le bon combat, non seulement pour Dieu, pro Deo, mais aussi pro aris et focis, action qu'on appellera plus tard action catholique, tout en
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