BASA

168 ACADÉMIE S. ANSELME de prêtres poètes), abbé commendataire de Villeloin, qui a écrit, au dire de Sainte-Beuve, I 33. I 24 vers, presque tous des traductions de poètes latins, et 40 mille vers traductions des Livres Saints (S. B. t. x1v, p. 134). Je n'ai pas compté les vers de notre Clé– ment Gérard, mais si on aligne rien que les traduc– tions de la Christiade et de I'lmitatz'on de J.-C., on constate que lui aussi avait la maladie de la poésie, comme d'autres ont la maladie de la pierre, et d'au– tres, malheureusement, ont la maladie de la guerre, ce qui est bien plus néfaste pour l'humanité. A côté de Gérard nous avons, dans notre litté– rature, comrre l'a raconté le chanoine Perret, nous avons eu la Pléiade, mais au XVIIIme siècle, car notre littérature est toujours en retard sur celle de la France, et la raison en est probablement que nos écrivains ne suivent pas aveuglement l'influence voi– sine, mais seulement leurs inspirations et leur nature. Et .c'est pourquoi nous avons eu, chez nous, aussi un représentant de la poésie moderne, et plus précisément de l'école parnassienne, et c'est le cha– noine Perret. Autant Gérard avait la plume aisée, autant Perret se torturait. pour écrire une poésie. II sentait la nature, peut-être plus que Gérard, mais combien il hésitait, combien même il souffrait pour enfanter quelque chose ! Et c'est pourquoi encore Perret n'a pas fait de traductions, il a fait quelques poésies toutes originales, mais il n'avait pas, comme Gérard, de la gourme à jeter par dessus bord : si Gérard est de lécole de Molière, dont la facilité faisait enrager Boileau, Perret est de l'école de José-

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