BASA

ACADÉMIE S . ANSELME Marie de Hérédia. Ainsi, chez nous, comme dans une petite nation, tous les genres fleurissent, tous les climats littéraires se produisent, sous la magni– fique et unique impulsion de notre vieille nature valdôtaine. * * * Arrivé à ce point de notre causerie, il me faut m'excuser si j'abuse de votre obligeante attention, car je voudrais maintenant étudier de plus près la nature de la poésie gérardienne. Et avant tout, ne croyez pas que je persiste à dénier à Gérard le ti– tre - et la qualité - de poète. Il a été versifica– teur d'emblée, il a composé de source des milliers de vers, et nous verrons son procédé, les formes de son métier poétique, mais il a été aussi poète, c'est– à-dire qu'il a vu la nature mieux que le commun des hommes, il a senti en lui quelques paroles ve– nues du secret, il a eu, en un mot, ce qm fait le poète, la vision et le sentiment. Dépassons les aspects extérieurs de son œuvre poétique, entrons dans la structure de ses vers. Et la première remarque que nous ferons, c'est que Gérard est, pour sa prosodie, classique. Il ap– partient à la législation de Boileau, la rime exacte, la césure régulière : rien en lui des libertés que se prennent les poètes modernes, les Jean Cocteau, les Francis Jammes, les Emile Verhaeren, et même la comtesse de Noailles, et presque tous les poètes qu'on voit se produire en nombre dans les revues et dans des livres. Pour les classiques, la poésie est

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=