BASA
ACADÉMIE S. ANSELME est-ce même français ce c n'être point à jamaù " ? Emile Faguet nous apprend dans son Histoire de la Littérature française, à propos de Racan, qu'au I 7me siècle, presque tous les poètes ont traduit les psau– mes. Or mon orgueil valdôtain me suggère peut-être de la présomption, mais je voudrais bien comparer ces auteurs avec notre Gérard. Au prime abord, ou à priori, on est tenté de juger Gérard faible et ordinaire, mais je crois qu'il soutiendrait la compé– tition avec les autres qui sont du pays de la langue et vivent dans l'ambiance. Et il est même étonnant que chez nous, en ce temps où il y avait quand même moins d'échanges intellectuels que maintenant, notre langue française, à l'écrit évidemment, soit restée si pure, si classi– que, si mélodieuse. Ceci me fait penser ou mieux me rappeler une thèse que je voudrais soutenir, c'est que notre français est bien valdôtain, nous appar– tient d'origine, mais c'est une autre question et nous y reviendrons peut-être une autre fois. Je dois vous avouer un jugement téméraire que je nourrissais enver·s Clément Gérard : je me disais que ses traductions, faites pour déverser son trop plein de versificateur, ne devaient contenir que des exercices de style, des vers en série, enfin des mots alignés sans pensée. Mais il faut en déchanter : peut– être dans la Christi'ade, dont l'auteur est secondaire, mais dans les psaumes, dans le livre de Job si élevé, dans l'imitation de J.-C. où il y a tant de vigueur, Clément Gérard a trouvé de l'étoffe, il l'a travaillée comme travaille une couturière, en artiste. Déjà le
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