BASA
ACADÉMIE S. ANSEÜ.fÊ choix montre en lui des préférences : il est à la re– cherche d'un mouvement, d'un élan. Pour son épo– que, la religion qui était plutôt une affaire de pra– tique, ne transportait pas les poètes ; de nos jours, la foi devenant de plus en plus une affaire de sen– timent, inspire davantage, et nous verrons chez nous des poètes religieux plus ardents, comme Sœur Jus– tine et Sœur Scolastique. Mais toute I' œuvre religieuse de Clément Gé– rard, même commandée par l'esprit de foi, reste lit– téraire : même s'il n'a entrepris ces traductions et ces odes religieuses que pour obéir à son devoir de chrétien, il y a introduit une conscience sérieuse de styliste et, disons le mot, de poète. Dans une autre partie de son œuvre, il n'est plus dirigé par des buts surnaturels, mais par de simples sentiments humains, et c'est quand il parle de sa Vallée d'Aoste. Il n'est pas all é jusqu'à l'ob– servation de la vie quotidienne du peuple, comme fera plus tard notre bon Cerlogne ; il n'aura pas ces élévations de pensée de Léon Marius Manzetti et ses prouesses de vers, il ne sentira pas non plus, comme un autre de nos contemporains, tout le va– gue de la mélanconie du cœur, chantonnée comme une douce cantilène par Louis Viérin, mais plus que ces deux jeunes ravis trop tôt, il pourra déclamer un sentiment qui a subi depuis quelques vicissitudes, l'amour de la patrie valdôtaine. En cela, il n'est pas seul : toute son époque est ardemment patriotique ; nous ne pouvons, nous, soumis à d'autres expériences et à d 'autres influen-
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