BASA
ACADÉMIE S, ANSELME nous déplorons dans ces étrangers et dans ces malheureux indi– gènes qui voudraient faire table rase de tout ce qui porte le ca– chet Valdôtain, c'est l'usage habituel de la langue française dans toutes les manifestations de notre vie privée et dans toutes les circonstances où s'agitent nos intérêts sociaux, économiques, poli– tiques et religieux. Notre langue française et notre patois valdôtain, qui n'est que l'ancien français, s'harmonisent tout naturellement avec l'eau de nos fontaines, la fraîcheur de nos vallons, l'ombre de nos bois, la vendange dorée de nos riants coteaux, l'azur frissonnant de notre ciel « cosi hello quand'è qello, cosi splendido e cosi puro » , pour éveiller en notre âme les plus suaves échos et parler à notre cœur, mais avec ces vallées, ces plaines, ces mon· tagnes, ces / orêts aux frondaisons mystérieuses, ils f arment pour nous ce me1veilleux et ce mystérieux mélange qu'on appelle l'amour de la patrie. Dans l'usage de la langue française nous retrouvons tout le charme que nous éprozwions· jadis à l'audition du langage familier au coin de l'âtre. De grâce, que nos familles Valdôtaines ne fondent pas leur patriotisme sur les ruines de la famille, qui est la patrie dt;s souvenirs, la patrie des espérances, la patrie des affections, lapa– trie du cœur. Oh qu'en dépit de tout, elles ne fassent point fi de leurs vieilles traditions; qu'elles ne renient point le souvenir de leurs vénérables aïeux qui leur ont transmis avec l'héritage de leur fortune tout arrosée de leurs sueurs, le patrimoine non moins sacré de leur langue. Du fond de leurs bien-aimés cercueils que nous laissons derrière nous, vibrante encore retentit à nos oreilles, la voix de leurs leçons : « oh n'oubliez pas, ne d~daignez pas - ceux qui vous ont comblés de tous les biens de la . nature et de la grâce, respectez nos mœurs, nos usages et surtout notre langue. Soyez dignes de nous » ! Mais non seulement nous devons faire usage du français mais il faut nous appliqLer à le parler correctement, dignement. Peu nous chaut que d'aucuns nous taxent d'afféterie et de pédan· tisme ! L'acribologie laisse souvent chez nous à désirer, la termi– nologie, la prononciation sont parfois défectueuses. L'art,ot ne
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=