BASA
ACADÉMIE S. ANSELME 195 peut également qu'elles vinrent à Aoste à la suite d'invasions. Nous ne devons pas perdre de vue que c'est une époque fertile en révolutions de palais, en guer– res civiles, où l'historien scrupuleux a bien du mal à faire le point, à plus forte raison lorsqu'il s'agit de l'auteur de ces lignes. Nous n'avons parlé jusqu'ici que de monnaies qui ont eu cours en Vallée d'Aoste. Si vous me le permettez, j'aborderai maintenant un paragraphe qui nous est particulièrement cher : celui des monnaies véritablement valdôtaines. Monnaies valdôtaines Excusez-moi cette parenthèse, mais c'est étran– ge, j'ai toujours éprouvé une sorte d'émoi enfantin chaque fois qu'il m'a été donné de tenir dans la paume de ma main un de ces ronds de métal, morts et si vivants à la fois. Je songeais, regardant la monnaie, à toutes les joies, à toutes les peines, à toutes les espérances que cette humble pièce avait engendrées. Je pensais à quelque lointain ancêtre pour qui elle avait été la vache que l'on espère, le lopin de terre ardemm~nt convoité, la dot que l'on apporte rougissante de bonheur. Il en est de l'argent com– me des langues d'Esope : il peut damner le père Grandet et il peut sauver un orphelin. Depuis le XIIIme siècle, les princes de Savoie eurent des Hôtels des Monnaies en Vallée d'Aoste :
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=