BASA

ACADÉMIE S. ANSELME 205 que du fédéralisme? Où admire-t-on ailleurs un pa– reil progrès industriel, des fortunes plus rapides, des initiatives plus hardies? Un illustre canoniste français, l'abbé Guirauden, a défini ainsi le Régionalisme : « Un système de gouvernement qui, tout en respectant les droits de l'Etat, sauvegarde les droits non moins sacrés, des régions ayant sous la protection du premier abrité leurs intérêts propres et leur vie sociale ». Ce sys– tème, si conforme à la loi naturelle, réalise pleine– ment la formule de Proudhon, laquelle est marquée au coin d'une extrême just_esse : « Ce qui est de la nation à la nation ; ce qui est de la région à la région ; ce qui est de la commune à la commune ». Le Régionalisme n'empiète nullement sur les droits de l'Etat et en aucune manière ne porte at- . teinte à l'unité de la patrie commune. Ceux-là seu– lement qui voyent une incompatibilité flagrante mais extrêmement absurde entre l'unité et la variété dé– couvrent des dangers dans les autonomies régionales. « Tant s'en faut, proclame un savant économiste, que les décentralisateurs refusent à l'Etat les droits nécessaires à l'unité nationale. Ce qu'ils réclament, e'est que celui-ci s'en contente, qu'11 ne s'établisse pas à la fois maire, conseiller général, père de famille ; traîtant en maître absolu d'agriculture, de viticulture, d'industrie, d'enseignement, de religion, d'ethnogra– phie, comme s'il avait toutes les compétences, et comme s'il régnait sur des automates. Ils ve.ulent; ces décentralisateurs, le débarrasser des responsabi– lités qui, ne lui appartenant pas, l'alourdissent. Ils

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