BASA

ACADÉMIE S. ANSELME 207 Montesquieu disait: « Les lois doivent s'har– moniser avec les conditions physiques d'un peuple, son étendue, le genre de vie de ses habitants. Il ne convient pas qu'elles fassent abstraction de la . part de liberté accordée par la Constitution, qu'elles s'é– loignent de la religion, des tendances, de la richesse, des coutumes du pays J>. Ajoutons qu'une loi géné– rale sacrifierait injustement des régions au profit des autres. · Une constatation aussi qui saute aux yeux c'est que les peuples considérables régis par des Etats aux territoires immenses ont toujours été plus arrié– rés dans la civilisation, les moins prospères et les moins florissants. Comment en effet le pouvoir cen– tral pourrait-il pourvoir à des besoins si divers, con– cilier les intérêts si opposés et si multiples des coins et recoins d'un vaste empire? Les affaires s'accu– mulent aux affaires sans que les gouvernants par– viennent à les ' étudier, à les discuter, à en prendre une décision, dans un temps plus ou moins déter– miné, de sorte qu'un nombre incalculable de projets attendent des années et des années dans les cartons de la Chambre et du Sénat. Tout se passe différemment là où chaque ré– gion, chaque province s'occupe de ses besoins, de ses affaires intérieures ; là où l'Etat, renonçant à des matières qui ne sont pas de son ressort et qui par– tant lui échappent, se réserve pour des questions générales et d'ordre extérieur. Traitées sur place . par des hommes compétents et les connaissant, les affaires moins multipliées et moins compliquées y

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