BASA
,210 ACADÉMIE S. ANSELME pères, tout avait besoin d'autorisation. Et ces sortes de concessions c'étaient de grandes grâces. L'État, tout en percevant les impôts, ne contribuait en nen pour les œuvres d'utilité publique. Dans l'école, chez lui, où que ce soit, nul ne pouvait à sa guise instruire son fils et le moraliser, nul dans son pays n'avait le droit d'enseigner, de parler, d'entendre sa propre langue. Et pourtant qui ne sait que la langue est consubstantielle à un peu– ple et que même la lang ue d'un hameau, d'un vil– lage est inviolable? L'État doit non seulement la respecter, mais procurer tous les moyens pour la conserver, tandis que le fascisme est allé jusqu'à faire table rase de la toponymie locale et était sur le point d'italianiser les noms de famille. L'autonomie est basée sur l'intangibilité de la langue et c'est grâce à notre langage particulier que nous avons pu revendiquer un régime à part; nous souhaitons seulement qu'il n'en soit pas un simulacre. Sous le régime centralisateur, l'État vous ex– propriait à son gré; ce n'est qu'après mille démar– ches et des frais non insignifiants , que vous pouviez en obtenir une indemnisation et encore s'estimaient– ils heureux ceux qui pouvaient en obtenir. Combien de régions de la Basse-Italie dépour– vues d'écoles et de magisters pendant des lustres! Pendant combien de temps la Vallée d'Aoste a dû attendre la voie ferrée, en dépit de toutes les pro– messes les plus mirobolantes et les plus ronflantes? Il y a bien quelque cent ans que la percée du Mont– Blanc nows tient le bec dans l'eau. Dans quelles con-
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