BASA
20 ACADtMIE S. ANSELMÊ lumières et de sciences, des centres rayonnants de hienfaisance. On y cultivait a11ec éclat non seulement les sciences sacrées, mais aussi les juridiques, canoniques, civiles, qui ser11iront plus tard à l'éla– boration de ce chef-d'œuvre de code, le Coutumier, et à la créa– tion des mer11eilles artistiques. Dans la seconde Charte, celle du 11 juin 1302, il nous conste que le marquis de Monferrat, Jean, signifie à ses officiers, jU;ges, châtelains, que pour le remède de son âme et de celle de ses prédécesseurs, 11eut bien accorder à l'Eglise de St-Pierre et de St-Ours et à ses serviteurs, c'est-à dire aux négociants chargés de pourvoir au monastère les denrées alimentaires et indumentaifes nécessaires à la subsistance de ses religieux, le libre passage, sans qu'ils aient à payer aucun péage et douane et sans qu'ils soient molestés, tam in terra quam in aqua, sous sa dépendance. Les négociants au service du Chapitre de St-Ours, assez nombreux à cette époque, en 11ertu de cette lettre de sauvegarde, pouvaient par– courir librement, gratuitement et sans danger, le territoire du marquis de Monferrat pour acheter ce qui était nécessaire à la vie du monastère. Une monographie complète sur les réseaux d'irrigation qui apportent la joie et la fécondité dans nos campagnes, etait encore à faire. M. le chan. Bréan nous en donne un spécimen dans cett.e séance. L'irrigation de nos terres y est ménagée a11ec art et prati– quée dès les temps les plus anciens par les Salasses et les Romains, mais surtout au moyen âge. Elle fut javorisée et protégée même à grands frais par de hauts personnages des temps f éodaux, ainsi que l'attestent d'anciens titres et la présence de leurs gigantesques tra11aux parmi lesquels il en est qui sont dûs à des membres du clergé, par exemple le Ru Bourgeois et le Ru Prévôt. M. Bréan nous fait remarquer que la construction des rus est plus l'œuvre des habitants de nos hameaux et de nos bourgades que celle des Sei~neurs. La plupart se sont contentés d'octroyer à nos ancêtres le droit à lever l 'ea~ dans leur territoire et à se construire les artères d'irrigation. Cet acte de concession s'appelait inféodation. Les Seigneurs se réservaient ordinairement la rede·
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