BASA

ACADÉMIE S . ANSELME 61 heurtèrent aux Alpes qui toutefois ne constituèrent pas un obstacle pour eux, sauf préciséme.nt la partie centrale, le nœud formé par le massif du Gothard où il n'y aurait eu qu'un seul col à franchir pour de– scendre dans le bassin du Pô, mais où la vallée de la Reuss était alors fermée, au trou d'Uri, par une gorge infranchissable. (C'est ce qui explique que la vallée d'Urseren, dépendant alors de !'Abbaye de Disentis, ait longtemps parlé rhéto-romanche, assu– rant ainsi, par la hau.te vallée du Rhône, le contact direct avec la Suisse romande, et qu'ainsi, jusqu'au xrme siècle en tout cas, le latin des Alpes ait formé , un territoire d'un seul tenant). Mais dès le xrme siècle, les Alémanes, débor– dant les Alpes bernoises à l'ouest et les Alpes gla– ronnaises à l'est. du Gothard, envahissent le Valais .et la Rhétie. Coire ne fut totalement germanisée qu'au xvme siècle, mais le Haut-Valais au XIIIme siècle au plus tard. Au xnme siècle, Zermatt, comme nous le verrons plus loin, était encore roman et s'appelait Praborgne, alors que Sion était déjà ger– manisé. C'est dire que la progression alémanique se fit naturellement plus vite le long de la vallée cen– trale du Rhône que dans les vallées latérales, en tout cas celles de la rive gauche. Cependant, l'ouverture de la route puis du tun– nel du Simplon, tendant à rapprocher la France et la Suisse romande d'une part, et l'Italie de l'autre, euren~ pour effet, jusque vers 191 o, un recul cons– tant de l'allemand dans le Valais. En 1860 par exemple, les trois quarts des habitants de Sion par-

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