BASA
62 ACADÉMIE S. ANSELME laient encore l'allemand, mais cette localité, avec Sierre et Bramois, formait déjà un îlot linguistique, la limite des langues ayant reculé jusqu'à l'est de Sierre. 50 ans plus tard, Viège et Brigue elle-même tendaient à devenir bilingues, et Brigue même trilin– gue au gré de l'établissement, à Brigue même et dans les environs immédiats, de très nombreuses fa– milles des ouvriers italiens du Simplon. (Notons ici que l'italianisation de Naters, faubourg de Brigue, représent~ déjà une sorte de choc en retour, puis– que ce forent précisément les colons allemands de Naters, établis 4 siècles plus tôt dans l'Ossola par le cardinal Schinner, qui avaient germanisé les en– virons d'Ornavasso). La < re-romanisation » graduelle, bien que très lente, de la haute vallée du Rhône aurait eu égale– ment pour résultat un phénomène inverse de celui dû à l'invasion des Alémanes : non seulement Zer– matt par exemple était alors germanisé et Sion dé– jà francisé, mais l'allemand refoulé des rives du Rhône, au moins en aval de Brigue, se serait trouvé confiné dans les vallées latérales et, dans le sud du Valais, aurait peu à peu perdu tout contact avec le reste de la Suisse allemande. Le percement dù Loet– schberg, qui rapproche à nouveau cette région de Berne, a arrêté net ce phénomène. Cependant, non contents de franchir une chaîne des Alpes, les Alémanes en franchirent deux: à l'est les Alpes grisonnes, où on trouve des colonies de «Walser» en plein domaine rhéto-romanche (Ober– saxen, Vals-Safi.en, Val d'Avers) sans compter leurs
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