BASA
66 ACADÉMIE S. ANSELME mands :> ou de « canton des Allemands • qui est encore donné à la région ; c) et surtout par l'origine allemande d'un grand nombre de mots du patois français de la haute vallée. H. Nabert (Deutsche Erde) prétend même avoir trouvé dans le dialecte du haut Ayas 200 mots d'ori– gine allemande: lo bruedo (frère), la brueda (sœur) - mais on m'affirme que ces deux mots existent dans toute la vallée d'Aoste -, bristo (Brust), borgo (morgen), chelof (Schlaf), chelossa (Schlüssel), chouarks (schwarz), gierba (Garbe). De plus, selon Valentin Curta (Guide du Val de Lys) les Favre étaient au– trefois des Schmid, les Fosson des Gruber, les Bon– daz des Biener, les Linty des Linder, etc. Cependant, ici, le processus inverse est aussi possible, car même si ces habitants d'Ayas aux noms actuellement français ont porté des noms allemands, ils peuvent être venus de Gressoney: Linty, en tout cas, est un nom de h1 vallée du Lys et non du val d'Ayas. Notons enfin que si aujourd'hui le col du Théo– dule est très franchissable et très fréquenté, il l'était encore plus autrefois, et jusqu'il y a trois quarts de siècle environ : les anciens almanachs, en effet, nous apportent la preuve que les Valaisans amenaient leur bétail aux foires d'Aoste et de Châtillon par les cols de Fenêtre, de }'Evêque, du Théodule, et que ces deux derniers cols, comme actuellemen.t le premier, étaient encore franchis vers 1860 pour ainsi dire à pied sec, le glaèier n'ayant pas encore envahi toute
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