BASA

68 ACADÉMIE S. ANSELME manisée avant celle de St-Nicolas, et celle de Saint– Nicolas ava.nt ceile de Tourtem~gne: n'oublions pas que Loèche était encore français au treizième siècle. En tout cas, nous ne possédons plus aucun témoi– gnage de l'époque où Saas était encore roman. Mais la vallée elle-même de St-Nicolas n'a pu être germanisée qu'en deux temps: car une gorge infranchissable séparait alors la haute vallée de son débouché à Stalden. Non seulement les anciens ré– cits, encore vivaces à Randa et à Zermatt, mais les cartes géographiques elles-mêmes, nous prouvent que la haute vallée de St-Nicolas a communiqué avec le monde extérieur (jusqu'à quelle date, on l'ignore), d'abord par le val d'Hérens et plus tard par le val de Tourtemagne. Les anciennes cartes sont très ca– ractéristiques à cet égard : Praborgne ou Praborna, en effet, y figure, même jusqu'au dix-septième siècle, comme occupant le fond du val d'Hérens, en amont de Ferpècle, et pour qu'une pareille erreur ait eu cours si longtemps pour les géographes, il faut bien qu'il y ait quelque chose de vrai dans la tradition selon laquelle on se rendait alors à _Zermatt par le col d'Hérens, problablement plus aisé lui aussi à l'époque qu'aujourd'hui. N'oublions pas que le val d'Hérens est arrosé précisément par la Borgne. A la fin du dix-neuvième siècle encore, certaines cartes portent pour la localité les deux noms de Zermatt et de Praborgne. Borgne, ou Borna, d'autre part, signifie trou, creux. (Un borgne est un homme qui a un « trou » à la place de l'œil). Dans une lettre qu'il m'écrivit

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