BASA
ACADÉMIE S. ANSELME 75 des Grisons, située non loin de Coire, où la diph– tongaison est générale, alors qu'en Valais elle n'a lieu que dans un certain nombre de cas. Et le doct. Martin conclut de là à l'ancien,neté plus grande du dialecte d'Issime. Si tel était le cas, il y aurait là une évolution tout à .fait inverse de celle de i' allemand, puisque c'est précisément le suisse-allemand, non encore diph– tongué qui représente sur c'e point une forme plus ancùnne de la langue. Tandis que l'allemand dit weiss et l'anglais white (prononcez ouaït), le suisse– allemand dit encore wiss comme à l'origine. De même, il n'a pas encore diphtongué l'u en au. Cette double diphtonguaison (Lautverschiebung ou Loi de Grimm) se produit à la fin du moyen âge dans l'Al– lemagne du centre et du sud, mais non en Suisse ni dans l'Allemagne du nord (en Plattdeutsch et hol– landais, blanc = wet). En revanche, l'alémanique opère une diphtonguaison particulière, bien ultérieure, du u en ue (èt le professeur Deffeyes me disait ré– cemment qu'aujourd'hui .encore, dans le dialecte lo– cal, Champoluc se dit « Tsampolueg >). Au point de vue morphologique et syntaxique, en revanche, le sùisse-allemand, loin d'être archaï– sant, est modernisant (perte des cas, des désinences verbales et finales, etc.), ce qui s'explique par le fait qu'il n'a pas été écrit pendant des siècles et a donc suivi l'évolution, plus rapide, de la langue orale. Parvenu ainsi à l'aspect plus purement philolo– gique de la question, je laisse donc ici la parole à
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