BASA

VI ACADÉMIE SAINT ANSELME' traditions, une bonne partie de tout ce sur quoi nos pères ont vécu et ce pour quoi ils sont morts. Lors même que l'œuvre de De Tillier ne servirait qu'à aiguil– lonner le patriotisme dégénéré et endormi de tant de Valdôtains, elle serait d'une souveraine utilité. Sans souscrire aux censures outrées, acrimonieuses qu'en ont faites certains historiens plus ou moins accrédités, entre autres un petit Abbé de Cour, Jacques Rambert, qui en fut récompensé par l'évêché d'Aoste, nous ne pou– vons disconvenir qu'il n'y ait quelques lacunes voire quelques e1- reurs. Par exemple nous n'y voyons aucune mention du règne de Sisuald dans notre Vallée, des invasions des Sarrasins, des forti– fications de Théodoric, des contestations entre Lombards et Bour– guignons avec les Francs au sujet de la possession de notre ter– ritoire. Aucune allusion n'y est faite de la domination des Caro– lingiens, des guerres privées entre les Seigneurs de Quart, Chal– lant, Montjovet, pendant le XIII.me et le XV.me siècles, ni de la participation des Valdôtains aux émeutes des Tuquins, de l'inva– sion de la Suisse par nos troupes, commandées par Louis de Challant, de la fameuse Diète tenue à Aoste, enfin des revers qui marquèrent la fin du règne de Charles III et les débuts du règne d'Emmanuel Philibert. Que De Tillier fût aussi imbu de préjugés gallicans, c'est aussi chose notoire, car nous le voyons tantôt prendre fait et cause pour le pouvoir civil contre le Clergé et tantôt souvent même mé– connaître l'autorité surnaturelle de l'Église en matière . de disci– pline. Il est aussi non moins encroûté d'idées hétéroclites contre !'In– quisition dont peut-être il ne connaît ni les causes fâcheuses qui l'ont provoquée, ni le but, ni les maux qu'elle a épargnés à l'Eu– rope, ni le pouvoir auquel il faut attribuer les abus incontestables qui s'y sont glissés. Sylvain Lucat, Tibaldi lui reprochent de ne s'être pas assez appesanti sur les ravages produits par la peste de 1630 et sur les graves événements qui ont suivi le Traité d'Utrecht. Des his– toriens comme Bérard, Tibaldi, Orsières, Terraneo nous font obser· ver qu'il a accrédité les légendes les plus invraisemblables, les

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