BASA

VIII ACADÉMIE SAINT ANSELME Le ministre Bogino, les Comtes Mellarede, Caissotti di Santa Vittoria, avec le procureur général J. F. Maistre et le gouverneur Comte de S. Laurent, au nom de Victor Amé Il et de Charles Emmanuel Ill, poursuivant leur but inique d'anéantir nos institu– tions, notre histoire, notre autonomie, n'épargnèrent aucune ma– nœuvre, disons aucune goujaterie pour faire disparaître tout ce qui gênait les empiètements du pouvoir central entre autre nos Trois États et le Conseil des Commis, qu'il fallait à tout prix abolir. Après avoir confisqué l'Historique de De Tillier, ils mp· primèrent le Coûtumier, ce monument de la sagesse de nos pères. Tandis que la Maison de Savoie laissait vivre la Savoie de sa propre vie, elle prenait de mire la Vallée d'Aoste en la dé– pouillant de tout ce qui avait fait son charme et sa gloire. Ce qui nous jette dans une douloureuse stupéfaction c'est de voir ces Souverains supprimer si arbitrairement notre autonomie, refuser tout à coup de renouveler les serments de fidélité de leurs ancê– tres, après tous les sacrifices, toutes les preuves d'indéfectible loya– lisme, de patriotisme lép,endaire qu'ils ont constatés à travers les siècles dans le peuple Valdôtain. Ce nivellement avait déjà com– mencé sous Emmanuel Philibert, d'après le chan. Frutaz, aussitôt qu'il était monté sur le trône et avait reconquis la couronne de ses pères par le TraitP de Cateau-Cambrésis ; toutefois ce prince nous rendit un service signalé en rendant obligatoire la langue française dans les actes publics ; Victor Amé Il et Charles Em– manuel Ill consommèrent l'œuvre néfaste. Quand un Souverain parvient à étendre ses territoires, il absorbe presque toujours la prospériié de ses sujets. La Maison de Savoie n'a absolument rien gagné à tout cen– traliser. Cette centralisation à outrance a été des plus absurdes, des plus néfastes, des plus machiavéliques, la plus contraire au droit des gens. Et dire que de nos jours combien en sont encore engoués! « Lorsqu'un royaume s'est formé par la réunion de plu– sieurs petits États, n'est-il pas évident que plus on laisse à cha– cun d'eux sa propre vie, plus on lui permet de prospérer en par– ticulier ? En laissant à chacun ses institutions, ses coutumes, son

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