BASA

ACADÉMIE SAINT ANSELME IX idiome, plus le petit .état ou cette région a de force à dépenser pour le soutien des intérêts communs » disait un illustre sociologue. Le passé si prospère de la Vallée d'Aoste le confirme pleinement. Disons entre parenthèse, que la configuration de la péninsule italienne, la différence des races qu'elle récèle dans son sein, mi– litent contre l'unité de l'Italie, contre sa teme uniformité et en fa ueur de la décentralisation. ] amais en effet elle n'a été plus désunie que lorsque s'est accomplie sa soi-disant unité. L'Italie aurait dû être ou une monarchie confédérée comme jadis l'Allemagne ou une république confédérée à l'instar de la Suisse ou des .états– Unis. Le gouvernement italien aurait toujours dû respecter nos insti– tutions séculaires comme nos caractères ethniques. Mais qu'a t il fait? Depuis 1860, alors que les Valdôtains réclamaient et adop– taient avec joie et comme un devoir la langue nationale, il mit tout en œuvre et, souvent de la manière la plus perfide, pour effa– cer jusqu'aux derniers vestiges de notre langue maternelle. N'avons nous pas vu dans la suite l'Etat fasciste proscrire avec un achar– nement tyrannique et une opiniâtreté digne d'une meilleure cause notre idiome presque millénaire, tandis qu'il en subsidiait l'enseigne– ment pour les écoles de cette Syrie qui ne nous appartenait même pas ? Pouvait-il pousser plus loin son cynisme brutal, sa haine farouche contre ce peuple qui avait le plus contribué à la rédemp– tion de la grande patrie et alors que le Duce allait tambourinant partout cette flagornerie: «La Valle d'Aosta è italiana al cento per c ento » ? Ces oppressions n'étaient pas faites pour nous ahurir quand on sait que déjà en 1747 le Comte de S. Laurent, à l'instigation de Maistre, envoya dans les demeures soupçonnées des séides stipendiés pour confisquer l'Historique de De Tillier et mettre l'embargo sur ses autres manuscrits. D'où vient qu'on a toujours pu nous piétiner de la plus ignoble façon ? De tout temps, hormis peut-être aux XI.me , XII.me , XIII.me siècles, l'union, l'esprit de solidarité, la concorde ont fait défaut chez les Valdôtains. Trop souvent ceux-ci se sont signalés par leurs incompréhensions, leurs côteries, leurs mésententes, leurs jalousies, tandis que l'étranger, plus perspicace, venait planter ses

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