BASA
ÀCADÉMiE SAiNT ANSELMË Grandes Jorasses. L'abbé avait donc raison de nous di– re qu'il était né « avec le microbe de l'alpinisme » avec le microbe de cette noble maladie des temps modernes. En ce temps là, 1a Vallée d'Aoste était en quelque sO!l'te le berceau de l'alpinisme et les prêtres valdôtains furent tous plus ou moins des pionniers de cette disci– pline, car c'étaient eux qui donnaient autrefois l'hospi– talité aux premiers voyageurs. Sur la lignée des Geo1 · ges Carrel et des Arné Gouet nous devons placer l'ah– bé Henry qui allait continuer la tradition du clergé val– dôtain cultivé, moderne, lettré et très attaché à son pays. Henry, comme ses devanciers, voulut connaître de son pays, toutes les mo}ltagnes, tous les glaciers, toutes les pierres, toutes les plantes et les fleurs, aussi bien que son !histoire et sa langue. Aussi sera-t-il tour à tour alpiniste, botaniste, glaciologue, historien, phi,lologue, é– cll'ivain, poète. Personne ne devait comme lui connaître son pays : il était une sorte d'image vivante de la vieille Vallée d'Aoste. Ne parlant et ne sachant d 'autres langues que le françai s et le patois (et le latin), ayant la carrure du vrai montagnaird de Courmayeur, il avait aussi l'in– telligence de ses grands compatriotes qui l'avaient pré– cédé. L'abbé Henry était un esprit universel; il aimait les livr·es, ! 'histoire, et aussi tout ce qui l '·entouœ·ait. En ce sens, il r éalisait une sorte d'humanisme dont il a été le représentant unique. Il aimait les abeilles et il était devenu un grand maître dans l'art de l'apicul– ture, il collectionnait et étudiait, nouveau Mendel « sui generis » les coléoptères, il collectionnait les plante~, il aimait tout ce qui l'entourait, ses paroissiens comme les fleurs, les animaux comme les montagnes, les plante<; comme les rochers ·escarpés, les princes et les riches vo– yageurs comme les pauvres diables.
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