BASA

82 ACAbÈMiE SAiNT ANSEtMË dîner il leur avait dit : cc Comme vous voyez, je me fais vieux. Les 4.000 c'est fini pour moi, je dégringole rapi– dement la parabole descendente de la vie. cc Un jour, quand vous entendrez que l'abbé Henry est mort, rappelez-vous que mes derniffi-es volontés sont celles-ci: cc Je veux qu'on mette sur mon cer.cueil mes deux compagnons inséparables dans la montagne: le pio– let ,et le bréviaire. Avec le piolet je frapperai à 1a porte du Pairadis et avec le bréviaire je me ferai donnel' un petit coin derrière la porte ». Le 27 nov·embre 1947 une femme de Valpelline /\· percevait l'abbé tranquillement étendu par terre aux pieds des ruches de ses si chècr.-es abeilles. Le temps é– truit frais : impossible qu'il se fût couché au soleil. L' abbé allait mourir: il s' agissait d' un nouveau cc coup » du genre de ceux dont il avait déjà été atteint depuis quelques années. Il avait les deux haches, comme il disait, c'est-à– dire 77 ans. Avec lui toute une époque, tout un style de vie plein de poésie, restent scellés dans le passé. ALBERT ÜEFFEYES.

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