BASA
ACADÉMIE SAiNT ANSELME XXXV jour fut nommé Prévôt et Curé de Verrès le Rév. Charles Ottini, promu plus tard à la dignité abbatiale. Cette dignité était con– férée à lui personnellement et non pas à ses successeurs dans la Prévôté. Dans un appendice, le rapporteur nous donne des notes explicatives précieuses. Cette étude de M. le Comte d'Entrèves fut écoutée avec une attention soutenue. M. le prof Albert Deffeyes en quelques phrases bien devi– nées nous fait revivre la prestigieuse figure de Guido Rey, le chantre du Cervin, et dont toute l'existence fut une ascension non seulement vers les pics vertigineux mais vers les hauteurs sereines et sublimes de l'idéal, du bien et du beau, une continuelle con– versation avec les merveilles de la nature et aussi avec les hum– bles dont il appréciait la candeur patriarcale, la droiture et sur– tout les expressions pittoresques. La poésie puissante de la mon– tagne s'identifia avec son âme éprise d'idéal et devint sa passion la plus ardente. C'est surtout dans les lettres et ses correspondan– ces adressées à M. le chan. Noussan, lettres écrites en un fran– çais élégant et châtié et dont M. Deffeyes nous donne connais– sance, que M. Guido Rey révèle sa passion contemplatrice, active pour les enchantements de la montagne et les idéalités fécondes qu'elle lui inspirait. La lettre par laquelle le chan. Noussan lui annonça sa no– mination comme membre effectif de l'Académie de S. Anselme, lui fournit l'occasion de nouer les relations les plus affectueuses avec la Vallée d'Aoste et d'exprimer tous lis sentiments d'admira– tion pour cette population alpestre. 1l se plait à rappeler dans ses nombreuses correspondances avec le président de l'Académie que sa mère est d'origine valdôtaine, qu'il a le culte de la tradition, qu'il est admirateur fervent de la cité historique, du pays en– chanteur où naquit sa mère et où sont ensevelis ses aïeux, qu'il est surtout l'ami des guides, des muletiers, des contrebandiers, qu'il se sent plus alpiniste qu'écrivain et qu'il n'a d'autre livre que la montagne. Ailleurs, dans telle lettre, il ne dédaigne pas de donner des détails de sa vie intime : « Je plante des sapins,
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