BASA

XXXVI ACADJ\:Mrn SAINT ANSELME dit-il, j'élève des pigeons, des lapins... » Il ne se fait point faute de proclamer l'ineffable vertu réconfortante de la foi chrétienne et des espérances éternelles : « ]'accepte les épreuves de la vie avec joie ; la foi et les espérances de l'au-de-là sont le doux oreiller où s'endort ma douleur ». Il comprenait, il appréciait l'âme val– dôtaine: « On ne peut pratiquer la montagne, écrivait-il, sans en connaître et aimer les habitants.... J'apprends de la bouche des montagnards des expressions qu'on ne trouve pas dans les cités opulentes ». Aux campagnards, aux guides, il s'adressait in"ariablement en français. Il n'épargna pas ses éloges au Bulletin de l'Académie. L'âge et les infirmités finirent par user cette forte fibre. Au chanoine Noussan qui l'avait un jour prié d'écrire l'Histoire de l'Alpinisme, il répondit: « Je suis réduit à l'impuissance. Le mar· cheur est devenu un in"alide. Du reste l'alpinisme n'est qu'un moment dans la vie.... Je souffre du mal de poitrine ». En effet sa poitrine oppressée ne respirait plus que par saccades et se sou· levait toujours plus lente sous un sifflement aigu d'haleine. Avant de terminer la séance, M. le prof Angeloni chante en de lyriques accents français les émerveillements de la montagne valdôtaine et évoque avec attendrissement ses ascensions sur le Mont Neri, entreprises conjointement al)eC son ami iniime, le véné– rable Curé d'Issime Grat Vesan. Là, en présence des panoramas féériques qui se déroulaient sous leurs regards enchantés, ces deux âmes d'élite s'élevaient à des considérations qui les enflammaient d'enthousiasme; elles parlaient de Dieu, des ombres qui passent, des splendeurs du ciel.... La séance s'achève par la nomination d'un nouveau membre effectif: M. le colonel Bérard, un des plus fervents et vaillants gardiens de nos traditions ancestrales, un de nos plus intelligents défenseurs de nos caractères ethniques et de notre langue millé– naire, à laquelle trop de valdôtains inconscients et ineptes décrè– tent l'ostracisme sacrilège. A M. Bérard nous devons la création de la Revue c: Le Flambeau ».

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