BASA

ACADiMIE SAINT ANSELMÈ XLV tort était d'être religieux, ils n'avaient pu trouver grâce aux yeux des puissances de l'enfer et des forbans de l'impiété. Liberté pour tous!!... Vint aussi le tour des Bénédictins. L'omnipotent Combes les mit en demeure de délaisser leur pays sans même leur donner le temps de trousser leurs sacs et leurs quilles. Un grand seigneur anglais, lord Ashburnaham, mit aussitôt un château et ses atte– nances à la disposition de 50 religieux de l'ordre de S. Benoît. C'est alors que la petite famille monastique de Cluny quitta Sou– vigny et vint s'établir dans la Ville d'Aoste où Mgr Duc les ac– cueillit avec joie et où la population valdôtaine se montra cons– tamment heureuse de les posséder. Même lorsque des jours meil– leurs 'revinrent pour la France, ces bénédictins ne quittèrent plus cette Vallée devenue leur patrie. C'est regrettable qu'il n'y ait plus à cette heure qu'un seul survivant. M. Gabioud esquisse la figure du premier supérieur de ces bénédicti11s établis à Aoste, le P. dom Lamey. Il était né, nous dit-il, à Strasbourg (Alsace) en 1842 d'une famille aux longues traditions de foi et d'honneur. Il suivi les cours du Petit-Sémi– naire de Strasbourg, ensuite le cours de philosophie de S. Sulpice et acheva ses étudPs au Séminaire français de Rome. Ordonné prêtre en 1870 dans le diocèse de Dijon, l'évêque lui confia la charge d'aumônier des Carmélites. Mais le rêve de ce moine était de constituer une famille religieuse de son goût, adonnée à l'étude des sciPnces et de la philosophie de la nature. Après avoir longtemps cherché sa voie, il entra au noviciat des P. Bénédictins de Mariastein (Suisse), alors réfugiés dans le Haut-Rhin. Il y fit profession en 1878 et obtint du P. Abbé l'au– torisation de fonder le monastère désiré. Mais l'incompréhension, l'hostilité des Bénédictins noirs, contraires à cette fondation des Bénédictins de Cluny, traversèrent déplorablement ses desseins. Il dut renoncer à une maison dans le diocèse de Besançon. Il va de l'avant quand même, espérant en des jours meil. leurs. Grâce aux vues larges de l'évêque de Dijon, il parvint à former un petit noyau à Grignon et à )' installer dans un vieux

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