BASA
12 ACADÉMIE SAINT ANSELME des actes de nos anciennes assemblées représenta– tives, nous pouvons, sans crainte de blesser aucune susceptibilité, raconter quelques pages de cette lutte et consacrer un modeste souvenir à la mémoire de De Tillier, qui fut le dernier et le plus tenace défenseur des traditions de son pays. Nous avons bien peu de détails sur sa vie, car les documents, qui pouvaient le concerner, ont été égarés après l'extinction de sa famille. D'ailleurs, il s'est trop occupé d 'histoire, pour avoir lui-même une biographie. Ce qu'il y a d'admirable dans cet hom– me, c'est qu 'il n'a travaillé ni par intérêt , ni par ambition. Dans une époque de décade nce , com– me celle que trave rsait le Duché d'Aoste au dix– huitième siècle, il avait une double mission à rem– plir: celle de revendiquer nos franchi ses e t nos pri– vilèges, et celle de sauver notre patrimoine histori– que. Et il s'y est d évoué pendant quarante ans de patientes et laborieuses recherches, sans se préoc– cuper du sort que l'avenir aurait réservé à ses écrits, sans se soucier de l'indifférence des contemporains, ni de l'hostilité des hommes qui étaient au pouvoir. C'est dans cette carrière si remplie que le beau mot de patriotisme retrouve son acception primitive, car aucune des autres quatre patries ( 1), dont se (r) La patria Augustae, comme l'appelaient nos Comtes et nos Ducs, formaient avec les patries de Savoie, de Vaud, de Piémont et de Nice, une des cinq circonscriptions de l'ancienne Monarchie.
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