BASA

AcAnfrMIE SAINT ANSELME * * * Au temps où il écrivait, nos plus belles gloires, nos institutions les plus admirées, étaient e n pleine décadence. Il le constate avec tristesse, à plusieurs reprises. Les grands seigneurs d'autrefois avaient dis– paru, ou n'avaient laissé que des successeurs dégé– nérés, se chamaillant entre eux. Une nouvelle no– blesse, noblesse d'argent, avait acheté à beaux de– niers comptants le droit de prendre place sur les sièges des anci ens pairs; mais elle n'avait pu ache– ter que ce qui se vend : elle n'avait hérité ni du patriotisme, ni de la générosité des temps passés. Les fameuses Audiences Générales avaient été abo– lies de fait depuis plus d'un siècle et demi. Les États Généraux n'étaient plus convoqués autrement que pour des demandes d'argent. Le Conseil des Com– mis restait seul debout, avec ses glorieuses tradi– tion s ; mais il était miné lui aussi par l'apathie lo– cale et par l'hostilité sourde ou déclarée du Gouver– nement : ses jours étaient comptés. Cette hostilité du Gouvernement n'a point épar– gné l'œuvre de notre historien. Lui mort, l'autorité s'alarma des sentiments patriotiques auxquels s'était inspiré l'auteur; elle y vit un danger! Le procureur génfral Maistre écrivit en I 747 au gouverneur du Duché : « Le manuscrit de M. De Tillier, contenant « l'histoire de la Vallée d'Aoste, est p1'opre à /omen– « ter l'esprit d'indépendance parmi ces populations. « Il n'est donc pas convenable de le laisser lire, et 2 ·Académie

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