BASA
ACAoi\:Mrn SAINT ANSELME 35 graphe attitré et les archives étaient devenues des sanctuaires impénétrables, dont la politique gardait jalousement l'entrée. Il en fut de même dans les États de Savoie, où la Monarchie pensait avant tout à consolider le trône et à tenir d'œil les successions qui auraient pu lui échoir par droits de parenté ou en vertu des traités diplomatiques. Au lieu d'historiens, nous avons des avocats ou des panégyristes. En 1839, dans son discours de réception à l'Académie de Savoie, Léon Menabrea harsardait timidement cette observation, < que l'on < avait malheureusement confondu l'histoire des suc– < cesseurs d'Humbert aux-blanches-mains avec l'his– < toire de Savoie et qu'il était résulté une manière < fausse et panégyristique d'envisager les choses ( 1). Guichenon lui-même, malgré ses fières protestations d'indépendance, n'est pas à l'abri de tout soupçon. Il trompe moins par ce qu'il dit que par ce qu'il ne dit pas. c Ces écrivains - dit Victor de Saint– < Genin - auxquels jadis on attribue le monopole < de puiser aux sources, eurent le tort de se prêter < aux vues étroites de certains ministres et d'acco– " moder l'histoire aux tendances des cours ; ce sont < eux qu'atteint le mot brutal de Joseph de Mais– < tre : l'histoire est une conspiration permanente < contre la vérité » ( 2 ). Les deux historiens les plus sérieux et les plus (1) Mémoire de l'Académie Royale de Savoie, tome IX, p. 349. (2) VICTOR DE SAINT-GENIS : Histoire de Savoie, vol. I , p . 9.
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