BASA
54 ACADÉM~E SAINT ANSELME personnages dont nous avons apprris les gestes et les passions; mais avant d e parler d'Antoine, le futur car– dinal, il nous faudra donner queiques détails sur son père et son grand · père. J e me suis toujours demandé ce qui se serait passé dans la Vallée d'Aoste à la fin du XIIIe siècle, si Ebal de Challant n'avait pas irenoncé en faveur du Comte de Savoie au titre de Vicomte d'Aoste, car pour les riclhesses, la munificence, les alliances prin– cières et surtout pour 1e nombre et l'importance des fiefs, les Challant, à cette époque, n'avaient rien à en– vier aux Savoie. En effet, qui obligeait Ebal à irenoncer si généreusement à la Vicomté de la Vallée d'Aoste, a· liénatiton fort préjudiciable à lui et à ses descendants? Mais l'histoire n'est pas faite de « si » (que serait-il ar· rivé à Waterloo, par exemple, si à la p1ace de celle de Blücher:r c'eut été l'arrivée de Grouchy à décider le sort de la bataille?) mais avec des faits, et le fait est que la période d'or des Ohallant est sans contredit ceNe qui commence avec Ebal le Grand et finit avec la génération d'Antoine, le héros de notre récit. Ebal le Grand, celui du « gran rifiuto » dont j'ai reporté l'épisode avec les par:roles mêmes de Vigilio Ve– scovi (2) eut trois fils de sa première femme Louise de Montjovet et sept de la seconde Cather:rine de Clermont. Godefroy, l'aîné du premier lit, quitta de bonne heure la maison paternelle un peu par espr:rit d'aventure, un peu, comme écrit Vescovi « perchè dalla matrigna non era amato corne faceva gli altr:ri suoi propri figlivoli. Mos· so da nobil spirito lascio la Savoia con transferirsi nella Lombardia <love le guerr:re bollivano più che mai per le dissensioni et fattioni Gibelline et Guelfe con animo di impiegarsi nelle cose d'Armi et riuscire Cavaglierre arma– to ». (3) Il donna en effet de telles preuves de courage et de valeurr que s'étant rendu à Gênes, et la renommée de ses exploits l'ayant dévancé, le Doge Fieschi lui con-
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