BASA

ACADÉMIE SAINT ANSELME vn mieux mis à l'abri ne sont pas ceux qui se faisaient forts de leur vaste territoire. Nous ne pouvons avoir oublié les méfaits de la centralisation et surtout d'un nationalisme outrancier. N'est-ce pas dons ce sen– timent exacerbé, que l'E~lise du Christ a toujours trouvé les obs– tacles les plus graves à son expansion et à sa vie. Les chrétiens pour ne vouloir pas reconnaître la divinité des empereurs furent martyrisés. La plupart des schismes et des hérésies ont leur source dans un culte excessif de la patrie et c'est dans le fanatisme slave que les Russes puisent leur haine du principat romain et visent à étendre leur domination satanique. L'apostasie de l'épiscopat, sous Henri V/Il, fut un fruit du particularisme césarien et anglican et le gallicanisme, comme la petite église, furent les fils légitimes d'un amour déréglé des institutions françaises. « Il faut nozis tenir dans la mesure. Ne soyons ni le rêveur de l'internationalisme, qui sacrifie la réalité du sol paternel avec son englobement d'amour et de devoir, à la chimère d'une huma– nité vague qui le dégage de toute émotion affective comme de toute responsabilité effective; ni le chauvin dont les enthousiasmes congestionnés s'extériorisent en défiance à l'égard des peuples étrangers et pétrit son amour de la patrie, de haine envers les voisins». Il nP .faut pas du tout confondre avec le patriotisme les excès du chauvinisme et du nationalisme farouche. Où le patriotisme est-il en baisse ? Non pas dans les Etats– Unis, en Suisse, en Hollande, au Danemark, mais dans les grands royaumes ou dans les vastes républiques unitaires. Qui ne sait que l'amour de la patrie, com-m,e du reste tout amour, perd en inten– sité ce qu'il gagne en extension ? Comme il est réduit quand il doit dépasser les limites de la province et s'étendre à un grand territoire ! Tout, dans le centralisme, porte coup au patriotisme. L'unité artificielle qu'il crée ne se réalise qu'au préjudice des liens formés par la nature. Quelqu'un disait justement : « Au fur et à mesure que l'Etat grandit, la province et la commune s'amoindrissent: le