BASA
VIII ACADÉMIE SAINT ANSELME premier s'enrichit des dépouilles de ces dernières. .. Comment s'at– tacher à un être complexe, indéterminé, qui est l'homme de tous et par conséquent de personne? Comment s'y attacher surtout avec cette intensité d'amour que l'on donne au foyer qui a bu la sueur de ceux que nous y avons connus et chéris; à ce sol natal dont chaque pierre nous crie: « Je suis à toi, tu m'appartiens? > Voulons -nous réveiller dans le peuple le sentiment patriotique qui s'éteint? Rendez-lui ses familles, ses hommes; reconstituez ses provinces avec leurs lois, leurs coutumes, leur langue, leur vie propre : décentralisez ! Faites-en des groupements d'hommes dont les intéréts soient communs, qui se voient, se connaissent, s'en. tr'aident. Habitués à partager leurs joies et leurs douleurs, à se sacrifi,er les uns pour les autres, dans leur cœur s'alimentera, puis– sant et fécond, cet amour large, généreux, qui sent vivement les angoisses comme les bonnes fortunes du pays. Quand aux heures de l'épreuve, l'État fera appel au patriotisme, sa voix ne restera pas sans écho. D'ailleurs les faits sont là qui parlent à l'appui de ce que j 'avance. Ces preuves de vrai patriotisme nous l'offre la Confédération suisse, nous les a offertes la Vallée d'Aoste à cette époque que nous a retracée M. le prof Berthet. Ce n'est pas à tort qu'on considère cette période comme une des plus glorieuses de l'histoire valdôtaine ; très diffi– cilement en effet nous pourrions trouver de plus éclatants exemples de patriotisme, de fière indépendance, d'attachement aux franchises en méme temps que d'inviolable fi,délité au Som,erain. Dans le traité de neutralité de 1552, nous voyons figurer le Seigneur de Maugiron, lieutenant du duc de Guise, gouverneur général du Dauphiné et de la Savoie, Claude Pascal, seigneur de Vallentier et ]eari Truchon du Parlement de Chambéry, lesquels devaient formuler les conditions au nom du roi de France et Jean Ginot, prévôt de la Cathédrale d'Aoste, Gabriel de La Tour et Antoine d'Avise délégués par les Trois-Etats d'Aoste. Le traité fut soussign[ à Grenoble. Le dernier traité de neutralité entre le Duché d'Aoste et le roi de France fut conclu le 15 mars 1554 à Vienne dans le
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