BASA

ACADÉMIE SAINT ANSELME 81 supprimer tout ce qui la gêne et faire le désert autour d'elle, nous la constatons malheureusement que trop chez les nationalistes outrés, chez certains jingoès étrangers à la Vallée d'Aoste. Un de nos écrivains a-t-il la malechance de rayonner? Tout aussitôt l'envie arrive à tire -d'aile comme tout oiseau de nuit à toute lumière. Notre autonomie et nos prérogatives linguisti– ques qui en sont la raison d'être exaspèrent beau– coup de ces insignes patriotards de « par là-bas . )). Eux, qui connaissent le français et peut-être même l'italien comme les Basques connaissent l'espagnol et les habitants de Soles le grec, vous diront avec un aplomb d'idiots et une pose magistralement bête que les Valdôtains ne parlent pas le vrai français, mais seulement un jargon, un dialecte, un charabia français, un baragouin, quoi ! Nos campagnards, nos gens du peuple, c'est-à– dire la classe valdôtaine la moins cultivée, ont tou– jours été et sont encore à même de comprendre et de parler, en plus de leur dialecte, le français litté– raire et bien mieux que ne comprennent et ne sa– vent parler l'idiome national les villageois, les pay– sans de n'importe quelle région italienne, si nous exceptons le Latium. Un tas d'écrivains toscans - et non pas des moindres - ne parlent pas toujours ni n'écrivent constamment le pur italien, l'italien sans mélange « pretto », mais assez souvent le dia– lecte toscan, le « vernacolo )) , et, pour me servir d'une expression italienne, il leur arrive de « ribo- 6 - Académie

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