BASA

ACADÉMIE SAINT ANSELME pour avoir demeuré quelque temps près du centre de Paris, du Pont des Arts, de la grande Coupole et pour avoir appris le jargon parisien, quelques mots de l'argot, prononcés avec l'r uvulaire, vélaire, se croient assez fondés et très autorisés à se gaus– ser du français de leur pays d'origine, à soutenir avec une pose doctorale que notre français sent par trop le terroir. Nous leur dirons que notre français n'a rien de l'argot, que le français populaire et le français littéraire de la Vallée d'Aoste ne sont guère différents du français populaire et littéraire de la plupart des régions françaises, que dans le langage familier, dans les conversations ordinaires, nos gens du peuple commettent les mêmes dialectismes, les mêmes solécismes que ceux de la plupart des con– trées françaises. Ainsi le tâcher moyen, l'à cause que, le malgré que, le en campagne au lieu de à la cam– pagne, le sucrez-vous... au lieu de sucrez votre café ; j'ai lu sur le journal pour.... dans le journal, :mésen– tendu pour malentendu, rancuneur pour rancunier; un chacun pour simplement chacun ; à midi précz'se pour à midi précis ; œuf couvé au lieu de œuf couvi ou gâté ; défortuné pour infortuné ; comme de juste au lieu de comme de raison ou comme il est juste; échaffourrée au lieu d'échauffourrée; donnez-moi'-z'en pour donnez-m'en ; linceuz'l pour linceul : deux, trois heures moins quart au lieu de ... moins le quart; ces jours i'cz' au lieu de ces jours-ci; matériels pour ma– tériaux, etc. etc. et aussi certaines prononciations irrégulières, ce sont des fautes qu'il faut pardonner

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