BASA
ACADÉMIE SAINT ANSELME 85 aussi bien aux français qu 'aux valdôtains ; néanmoins pas plus en Vallée d'Aoste qu'en France, les écri– vains, nos historiens, nos journalistes, nos orateurs ne se les permettent soit dans leurs écrits comme dans leurs discours publics. Qui plus est, nos famil– les indigènes, nos avocats, médecins, notaires, etc., ceux de nos prêtres qui n'ont cessé de parler habi– tuellement le français, tâchent à les éviter soigneuse– ment même dans leurs relations privées. Tout au plus nous devrions nous appliquer da– vantage à nous servir des idiotismes, des élégantes tournures, de ces locutions si charmantes dont est émaillée la belle parleure de France. Il nous fau– drait pour en arriver là lire les meilleurs auteurs de l'époque classique et romantique, sans dédaigner trop les réalistes mystiques de notre époque. Sans doute, les vingt ans de compression fasciste n'ont pas, tant s'en faut, contribué à donner un merveilleux essor à notre littérature française, com– me du reste ils n'ont pas été de nature à faire éclore dans la république des lettres italiennes un Carducci, un Giuseppe Giusti, un Fogazzaro, un Pa– pini, ni même un De Amicis. Quoiqu 'il en soit et, tel qu'il est, notre idiome maternel, s'il a essuyé un rude coup, n'est pas du tout mort et enterré. Notre communauté plusieurs fois séculaire d'his– toire, de traditions, de race, d'intérêts, de langue, de dialecte, nos continuelles et fraternelles relations en tout genre avec la Savoie, un des meilleurs cen– tres, avec la Touraine, de la plus pure langue fran-
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