BASA

ACADÉMIE SAINT ANSELME maintenant, par un prétendu argot militaire qui vient plutôt du café-concert que des tranchées. Les fautes les plus grossières s'étalent dans les enseignes, dans les annonces commerciales, même dans les affiches administratives. On fabrique, avec des déchets de français et des débris d'anglais, un charabia qui ne ressemble pas plus à de l'anglais qu'à du français >, Ce n'est ni l'argot ni des déchets de français et d'anglais qui viennent contaminer notre langue, mais bien plutôt les amphigouris, les jargons, les barbarismes de toutes les régions de l'Italie . Défen– dons la langue régionale, notre français. Si nous n'avons pas assez de patience et de volonté pour épurer la conversation, nous devrions au moins ne pas souffrir que notre langue soit mutilée sur les murailles et dans les feuilles. La pureté de la lan– gue mesure la vivacité de l'instinct régional ; un peuple qui laisse corrompre sa langue est un peu– ple qui laisse corrompre son patrimoine ancestral. Que nos chaires de langue et de littérature françaises soient occupées par des valdôtains ou par des professeurs français ou suisses et non par des cuistres ou des farceurs de tout poil qui nous vien– nent des régions italiennes où ils n'ont appris qu'un peu d'histoire de littérature française étudiée dans des textes italiens. Savoir par exemple que « Sa– iammbo », « La Ttntation de St-Antoine » de Flau– bert appartiennent au genre romantique, tandis que < Madame Bovary », c Bouvard et Pécuchet » du

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