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II6 ACADÉMIE SAINT ANSELME La culture, qui est la noblesse du monde, doit-elle nécessairement créeT entre l'homme qui en est ricJhe et l'homme qui n'a pas reçu ce don, un divorce pour le domaine de l'action? Ce fut là le thème d'un entretien récemment orga– nise par le mouvement intitulé «Oeuvre du XX.ème siè– cle)>, et sous la rubrique « Isolement et Communica– tion )) . L'isolement de l'intellectuel est ,apparent; non seu– lement le savant, le penseurr ne peut trouver un contact profitable avec les humains, mais même cet épanche– ment lui paraît nuisible. Le <<poêle » de Descartes, la tom de Montbard pourr Buffon, la chambre des arrêts disciplinaires pour Xavier de Maistre, sont des retraites dont a profité la création philosophique, scientifique ou littéraire. L'oeuvre naît rrarement sur le chemin du re• pos, carr l'inspiration est presque toujornrs le jaillisse– ment d'une force encerclée. Alors, comment demander aux intellectuels de gar– der la communication avec leurs contemporains? Com– ment laisser envahir le jarrdin secret par la foule des vi– sitemrs, édifiés que nous sommes sur ce compte par la profanation involontaire des touristes dans un haut lieu historique? Et cependant nous savons, chfils Confrères Valdô– tains, avec quelle autorité vous avez fait pénéU-er les bienfaits de votre pensée, de vos jugements parmi les humbles, les affamés de directives qui vous entourraient. Un jour, sans doute, il conviendra de glorifier la source de biens intellectuels due à l'Académie Saint-Anselme. Je me plais à retrouver une simiilitude de compoir– tement avec l'Académie de Savoie, dont chaque mem– bre, aussi loin que le retracent les comptes-rendus de So– ciétés, prêtait un concours actif et désintéressé à tous les mouvements de Sciences, de Lettres et d'Histoire