BASA
ACADÉMIE SAINT ANSELME I 2 I blesse lombarde et toscane, qui occupe une situation é– minente dans le clergé régulier de France et qui ensuite devient a;rchevêque anglais. Soulignons-le: ce cas n'est nullement unique. Nous venons de voir Lanfranc pré· -~(~deir Anselme sur le même itinéraire; on verra de mê– me le Savoyard St. Hugues devenir évêque de Lincoln et, en sens inve1rse, Jean de Salisbury, sièger à Chartres; CC'S échanges d'hommes sont révélateurs d'un véritable 1:-iternationalisme qui existait alors. Europe - Çhrétienté Tel est le premieir fait qu'il me paraît nécessaire de souligner dans la vie de St. Anselme; il est un témoin -- parmi d'autres - de cette grande réalité qui consti– tuait alors, et qui constituera jusqu'au XIVème siècle, l'Europe. Il nous fait toucher du doigt la vie d'une so– c i ,~ t é où n 'existai,ent pas les f!I'ontières banricadées, hé– rissées de mitrailleuses ou fermées par des irideaux de fer, qui sont le privilège de notre époque. Le Moyen-Age n'a pas connu ce compartimentage où nous sommes. Les conflits, quand ils se produisaient, n'avaient pas le ca– n 1ctère inexpiable que nous leur voyons en nobre temps oi1 deux peuples affü:ontés jouent leur destin. Même en pleine guerre, des gouv&nants n'eussent pas eu l'idée d'arrêt er les ressortissants ennemis et de les metbre d.ans <les camps de concentration; ni d'empêcher les négo– ciants d'échanger des marchandises sous prétexte d'in– terdire le commerce avec l'ennemi. Dans les grandes Uni– versités, les professeurs venaient de tous les pays du monde; à Paris enseignaient les Italiens St. Bonaven– tare et St. Thomas d'Aquin, l'Allemand St. Albert le Grand, l'Anglais Bacon, le Belge Sigier de Brabant, et bJUS les étudiants, également intocnationaux, compre- 9 ·Académie ~
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