BASA

XIV ACADÉMIE SAINT ANSELMË trateur apostolique de l'Eglise de Tarentaise, enfi,n archevêque titu– laire de la même église. Cet illustre prélat vécut à une époque au non plus doulou– reuse pour l'Eglise. D'abord, la résidence des Papes à Avignon, suivie de 39 ans de schisme, eut des conséquences fâcheuses et fut peut-être une des causes lamentables de la rupture de l'unité ca– tholique et de la Réforme protestante. Mais à qui doit-on jeter la responsabilité de cet état de choses ? Aux Papes qui abandonnèrent Rome ? Aux ca rdinaux qui dans les élections des Pontifes se laissèrent guider par des consi– dérations trop humaines, en travèrent la liberté des Papes et s'ar– rogèrent des droits qui ne leur appartenaient absolument pas? Aux Romains qui par leurs abominables turbulences rendaient pé– rilleux le séjour des Pontifes dans la Ville Eternelle et qui même après l'absence prolongée de ceux-ci n'en comprirent pas les déplo– rables désavantages et n'accueillirent pas les retours des Papes avec amour et jubilation ou au moins avec des manifestations respectueuses? Enfi,n aux Princes, aux Souverains qui, trop sou– cieux d'accroître leur puissance, rendirent très difficile à la Pa– pauté sa mission universelle, si même ne profitèrent pas des dé– sordres pour leurs propres intérêts ? Tous sont coupables de cette désolante captivité de Babylone. Tous y ont eu leur part. La nationalité française de plus d'un Pontife, conséquence naturelle de la prépondérance donnée dans le Sacré Collège à l'élément français depuis Clément V, contribua à retenir les Papes à A vignon. Toutefois la raison principale il faut la chercher dans les conditions politiques, l'Italie n'étant pas considérée comme un asile assez sûr pour la Papauté, surtout en raison de la préé– minence que s'étaient conquise les Gibelins. Catherine de Sienne détermina Grégoire XI à rétablir défini– tivement le Siège apostolique à Rome. Mais ne voilà-t il pas qu'après la mort de ce Pape éclate une nouvelle crise. En dépit de la ma– jorité française, le conclave crut bon d'élever au SiègP de Pierre un italien - l'archevêque de Bari, Barthélemy Frignano - qui prit le nom de Urbain VI. D'un caractère impétueux, très acariâ-

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