BASA

122 ACADÉMIE SAINT ANSELME naient ces maîtres dans la langue intern.ationale des éli– tes d'alors, le latin. Ainsi ce que le simple exemple de la vie de St. Anselme nous fait sentir, c'est l'existence d'une Euirope unie, pair delà toutes les différences de ll'a– ces et de langues, unie parce qu'elle croyait à des plfin– cipes supérieurs, que tous ses peuples acceptaient une loi mornle et spirituelle, une Europe dont l'autre nom était la Chrétienté. Saint Anselme incarne la liberté de l'esprit Les principes dhrétiens qui s'imposaient à la con– science des Européens d'alors, St. Anselme, pair son exemple encore, nous montre à quel point ils étaient effi– caces et déterminants. On sait que, lorsqu'il fut nom• mé au siège de Cantorbéry, le roi d'Angleterre était ce Guillaume II le Roux, fils du Conquérant mais bien dif– férent de lui, dont un contempoll'ain a dit qu'il était cc plus méchant qu'aucun homme ». Véritable tyran, ce géant sanguinaire au mufle bestial voulait que dans son royaume tout lui fût soumis, y compris l'Eglise et les seirvants de Dieu. Nommant ou déposant les évêques, trafiquant ouvertement des sièges ecclésiaistiques, Guil– laume le Roux était le type même de ces dangereux souverains dont l'influence menait à sa perte l'Eglise et contre lesquels se d1ressait l'équipe des réformateurs à laquelle le grand Pape St. Grégoire VII venait de donner un admirable élan. A peine arrivé en Angleterre, St. An– seime a jugé l'homme et mesuré le péril. La tx'Udence, évidemment, lui conseillerait de se taire sur les scandales cLmt il est témoin, mais ce serait trahir la cause de Dieu, de la vérité, des principes qui valent mieux que la vie. Et il parle! Ni les menaces du roi, ni les supplica– tions des autres évêques ne le font taire; du haut de la

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