BASA

ACADÉMl E SAINT ANSELME 123 chaire de Cantorbéry tombent des pa.roles si dures que Guillaume les reçoit comme des coups de fouet. Tant et si bien que le saint est obligé de s' enfuir, sa vie é– tant en danger; il vivra en exil des années durant, en France, en Italie (cela lui donner.a du moins la consola– tio·1 de revoir son cher Val d'Aoste) et il ne œntrera en Angleterre que son .adversaire mort. Est-ce tout? Que rwu pas ! Le successeur de Guillaume loe Roux, Henri Beauclerc, semble plus œspectueux des diroits de l'Egli– se, mais ce n'est qu'une attitude, que faux semblant; ii se comporte, lui aussi, en petit tyran et essaye de domestiquer les hommes de Dieu. Alors, une fois encore, le grand évêque s'élève. On ne le fera pas taire! Il a soixante treize ans .al01Ts, mais sa voix demeuiTe aussi vi-– gomeuse. Et une fois encore il reprendra la route de l'exil et ne reviendra en Angleterre que lorsqu'Hernri Bcanclerc aura cédé. 11 Un monde meurt parmi nous 11 Admirable leçon! Ce que St. Anselme incarne, dans son conflit avec les rnis anglais, c'est vrniment la li– berté de l'esprit, le diroit pour la conscience hum.aine, et spécialement chrétienne, de faire face à la force brute et de ne pas lui céder. Contre la violence et l'injustice, ce qu'il défend, ce sont les valeurs supérieures qui font que l'homme est vraiment homme. Annonciateur rle ces évêques, de ces pirélats, de ces missionnaiires qui, de nos j o t:~·ç, en tant de pays, mènent un combat analogue, il e~t le témoin de !'Esprit en face des déchaînements de la force ; et en ce sens, sa leçon prend une valeur per– manente qui n'est pas près de s'épuiser. Les leçons qui se dégagent de la vie de St. Anselme, Mei;sieurs, ne déterminent-elles pas avec précision le de-– voir des hommes du XX.ème siècle, notre devoiiT? Elles

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