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124 ACADÉMIE SAINT ANSELME sont d'aillernrs étroitement solidaires, et d'une certaine faç~on on peut dire qu'elles correspondent à deux aspects d'une même exigence. Vous avez justement souligné, cher Monsieur le dhanoine Bréan, que l'époque où nous sommes donne l'impression d'être à un tournant. Selon le vers célèbre d'un chant révolutionnaire: «Le monde va changer de base>>. Nous avons tous le sentiment que les données sur lesquelles vivaient depuis bien longtemps nos pères sont menacées, disloquées, une partie détruites d~j à , et que d'autrés normes de vie n'ont pas encoce réus– si à s'imposer aux esprits et aux consciences. Un monde meurt parmi nous, un autre s'efforce à naître, et com– me il est de règle naturelle, la mort et la naissance se font également dans la douleur. L'origine du désarroi actuel Quand a commencé ce prodigieux et terrible chan– gement? On répète volontiers qu'il est la conséquence du machinisme, de cette révolution que ·le développement géant de la technique depuis 150 ans a déterminée par– mi nous. Cela n'est vrai que partiellement. Il est exact que la machine, en modifiant les conditions de la vie matérielle, en transformant les moyens qu'avait l'hom– me de s'assujettiir le monde, a éno11mément contribué à ac c~lérrer une évolution. Mais cette évolution ne date pas de cette fin du XVIIlème siècle où, à la fois la ma– chine à vapeur de James Watt inaugura le ll'ègne de la l echnique triomphante et où la Révolution française de li~fJ proclama des principes qu'elle déclarait nouveaux. La vérité est que l'origine de cette évolution remonte n. au moins quatœe siècles en aITièll'e, quand la concep– tion du monde ordonnée autour de l'Evangile se désagré– gea et où, contre les certitudes de la foi chrétienne, la raison humaine prétendit orgueilleusement se dressoc.