BASA

ACADÉMIE SAINT ANSELME 125 L'ère des nationalismes Tout se tient dans le logique de l'histoiire. Quand, à partiir des débuts du XIVème siècle, les principes chrétiens commencèrent à être battus en brèche, l'orga– uisation politique et sociale qui !l'eposait sur eux se trou– va ébranlée. L'ère des nationalismes s'est inaugurée exac• tement eri même temps que l'ère de la iraison revendica– trice et en même temps aussi que l'ère des étatismes oppressifs. Philippe le Bel, le dernier des grands Capé– tiens directs, a été à la fois le piremieir souverain à se proclamer nationaliste, c'est-à-dire à refuser l'idéal de la Chrétienté, le premier à organiser un système d'im– pôts durement éxigés de ses sujets et il a été aussi l'hom– me qui, dans le dirame célèbre et affreux de l'attentat d'Anagni, s'est dressé contre l'autorité du Vicaire du Christ e't a osé l'insulter. Oui, tout se tient dans la logique de l'histoire. A partir du moment où s'est instaturée une nouvelle con·– ception du monde et de l'homme qui ne reconnaissait plu::: de principes supéirieul"s aux intérêts individuels ou collectifs, l'Europe a suivi une pente dont nous voyons maintenant où elle l'a menée. Les nationalismes se sont déchaînés et les guerres inexpiables ont pris une am– pleur, une puissance de dévastation qu'on n'avait jamais connues. La révolution de la technique du XIXème e't du XXème siècles est venue donner des moyens sans ces– se accrus à ces iredoutables puissances. Mais, en mê– m temps, selon un processus qui n'est étonnant que pour qui ne réfléchit pas aux causes métaphysiques des événe· ments, cet homme qui se piroclamait indépendant de tout principe supéirieur, cet homme qui se voulait sa propre fin, son propre moyen, son démiurge, s'est lui-même frappé à mort. Ce n'est point un hasard si l'époque où l'on proclame, selon le mot illustl"e de Nietzsche, que

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