BASA

ACADÉMIE SAINT ANSELME 129 bien souligner, puisque l ' occasion m'est donnée de le faire devant une assemblée dont je suis ceirtain d'être entendu. Il m 'est arrivé parfois de rencontrer des gens qui me demandent avec étonnement pourquoi je suis fédéra• liste. Cela leur paraît une sorte de jeu de l'esprit, une mauiffl'e de paradoxe. Mais, dès que je poursuis l'entre– tien, je me rrends compte qu'ils ne savent pas ce qu'est véritablement le fédéralisme et quelles sont ses bases phi– losophiques et doctrinales. Le but pratique du fédéralis– me est bien d'arrriver à wrracher le monde à la fois aux forces de dislocation et à celles d' oppression qui le mena– cent, en instaurant un régime de relations entre les peu– ples qui exclue les égoïsmes nationaux et fasse reconnaî– tre les intérêts supérriernrs de la civilisation et de l'huma– nité . Mais c 'est là en quelque sorte le côté immédiatement visible, le but frappant. 11 Le Christianisme est fédéraliste ,, En soi le fédéralisme est infiniment plus lairge et pl:1s riche. C'est une véritable conception de la vie, de l'homme et de la société. Il admet que l'homme est d'autant plus homme qu'il s'appuie solidement suir ces r éalités naturelles auxquelles je faisais allusion toùt à '. 'heure. II pose à son principe l'homme réel, l'homme co1,cret, celui de la famille, du métier, de «la patrie charnelle » corne disait Péguy. C'est de ce prrincipe que t out découle. Les institutions doivent, pour le fédé– ralisme, respecter ces réalités natuirelles et non pas ]es annihiler dans l' anonymat des administrations mons– trueuses, des systèmes de production et de gouverne– mr.nt . Les :relations entre les groupes humains doivent se situer à hauteur d 'homme, au niveau où chacun con-

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