BASA

ÀCADÉMIE SAINT . ANSELME XV tre et grincheux le nouveau Pape ne tarda pas à s'aliéner tout le Sacré Collège. Les cardinaux français, réunis de nouveau en con– clave à Anaqui, annullèrent l'élection précédente et nommèrent un autre Pape dans la personne du Cardinal Robert de Genève, de– venu Clément VII, qui certainement ne pouvait être reconnu com– me Pape légitime. Et pourtant des nations entières, de saints per– sonnages se soumirent à son obédience. La chrétienté avait deux chefs. Plus tard il s'y joignit un 3.me , lorsque en 1409 un fort groupe de cardinaux des deux obédiences, voulant mettre fin au schisme, au concile de Pise déclarèrent déchus les deux Papes de Rome et d'Avignon pour leur substituer l'archevêque de Milan - Pierre Filago - qui prit le nom d'Alexandre V. Ce lamentable état de choses dura jusqu'au Concile de Cons– tance en 1434. Le Pape légitime, Grégoire XII, consentit à abdi– quer, Benoît XIII et Jean XXIII y furent inexorablement dépo– sés. Le 11 novembre, les p~res du Concile élurent pape Colonna Othon, qui prit le nom de Martin V. Le cardinal Antoine de Challant joua un grand rôle dans ces difficiles conjonctures. Doué de remarquables talents, estimé des Papes et des Souverains de Savoie, élevé aux plus hautes di– gnités, il remplit glorieusement les fonctions que lui assigna la Providence. Egaré pendant qut lque temps dans la cour des anti– papes, il reconnut ses errements, finit par se détacher de Benoît X III, travailla avec ardeur à reconstituer l'unité chrétienne et il devint l'un des plus dévoués serviteurs du Pape légitime. C'est pendant son ambassade à Paris qu'il eut la joie de rencontrer Sainte Colette de Corbie, humble fille du p euple, appe– lée par la Providence à une des plus étonnantes missions qu'enre– gistre l'histoire de l'Eglise. Dans toute la fleur de sa j eunesse, elle avait fait vœu de se sequestrer entièrement du monde; à 21 ans elle se rélégua dans une cellule de l'Abbaye de Corbie. M. le Comte d'Entrèves décrit la pompe émouvante dont l'Eglise entoure le sacrifice de la j eune fille comme du reste elle entoure le rit de la vêture et de la profession de toutes les Cla– risses.