BASA

ACADÉMIE SAINT ANSELME Désarroi des individus On avait dit que la science matérialiste et mécanique était l'unïque vérité, l'unique . moyen capable de faire progresser l'hu· manité et de la rendre heureuse. La plupart des intellec~uels, au bout de quelque temps, avaient accepté et embrassé cette théorie; ils en avaient fait leur 11 credo». Des chaires universitaires cette croyance était descendue sur les chaires de toutes les écoles, jusqu'à celles des écoles primaires, et de là elle ne tarda pas à se frayer de larges brèches parmi le peuple. Nous en sommes arrivés ainsi à avoir une civilisation mécanique et mécanisée, matérialiste et trop souvent plus payenne que chrétienne. Un progrès immense s'est accompli, mais il s'agit d'un pro– grès unilatéral, boiteux, incomplet; un progrès constitué par des découvertes et des inventions mécaniques, techniques et physi– ques, mais complètement ou à peu près dépourvu d'un avance– ment équivalent dans le domaine de la spiritualité; un progrès qui a tenu compte du corps, mais qui a trop oublié · l'âme de l'homme. . C'est pourquoi les hommes finissent par s'apercevoir d'être hors de la juste route. Le mythe . de la u science 11 perd de prestige devant leurs yeux et s'écroule. Et voilà cette pauvre humanité plongée dans l'inquiétude et dans le désarroi, la voilà comme une malheureuse assoiffée qui, dévorée par la fièvre, cherche, avec avidité, une source pure et sans mélange de microbes, ·pour se désaltérer et pour ne pas mourir. Désarroi de la Société Les anciennes formules économiques se vident chaque jour davantage de leur contenu, les formes d'organisation sociale, qui jusqu'ici paraissaient les plus rigides et qui étaient le plus en honneur, sont en train de se dissoudre ou du moins de se trans· former sous la poussée de forces nouvelles, dont tout ne doit pas être rejeté et . tout ne doit pas être non plus accepté. Un sage discernement s'impose dans le choix de ce qui est bon contre ce qui ne l'est pas. Ici encore le drame acquiert des aspects aigus et se manifeste dans des scènes poignantes. Ici encore c'est l'écroulement de my– thes nombreux; qui dans leur chute menacent de déraciner et

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