BASA
ACADÉ MIE SAINT ANSELME XXI N'oublions pas de faire remarquer que ces lettres ont aussi un intérêt littéraire. C'est invariablement dans la langue des val– dôtains, en un français très correct que la reine Marguerite écrit à notre évêque. Son style est très simple, c'est-à-dire qu'il exprime les choses sans détour, ouvertement comme dans une conversation ordinaire. Mgr Duc s'exprime dans une langue noble, sobre, sans superfétation de phrases. Très souvent il se borne à des souhaits de bienvenue, à des faits ou des particularités locales. Dans un passage d'une lettre du 22 Avril 1904 il dit à la reine son regret de n'avoir pu être présent à Aoste au moment de son arrivée « parce que, déclare t-il, en ce jour je revenais d'une excursion alpestre, ayant effectué en 24 heures le voyage de Bionaz, Val– tournanche, Châtillon. Aoste n'a pu être atteint le même jour. C'est 120 km. que j'ai fait en voiture, à mulet et surtout à pieds. Rien d'étonnant qu'à mon âge de 69 ans j'aie été un peu fati– guée ». Une autre fois il souligne avec une certaine fierté à l'au– guste Souveraine que « le Clergé Valdôtain tient la palme litté– raire au moins dans le champ historique » et que lui même se livre avec un vrai délice et une vraie délectation à l'étude de l'histoire. En effet Mgr Duc, non seulement s'adonna avec passion à l'étude de l'histoire ecclésiastique et civile de la Vallée, mais il y aiguil– lonna fortement prêtres et laïcs, si bien que son long épiscopat fut justement appelé l'âge d'or des études historiques valdôtaines. Ce furent des historiens de valeur les chanoines Bérard, Béthaz Pierre ]., Séraphin Vuillermin, Roux Ambroise, Frutaz Gabriel, Sylvain Vesan, le Prieur Gal et son frère ]. B. Gal, le prof Sylvain Lucat, Tibaldi, le prof Brocherel, le chan. l. Vescoz, l'abbé Fenoil, sans compter tous ceux qui ont écrit de belles mo– nographies paroissiales. De son côté la reine ne tarit pas en éloges sur les ouvrages historiques valdôtains chaque fois que l'évêque lui en fait cadeau ; elle déclare avoir savouré la plaquette sur S. Joconde, le livre des Cens, et aussi l'opuscule du « Château de Châtillon» du chan. Frutaz, comme toutes les publications valdôtaines alors connues, à tel point qu'elle manifeste à .llJgr Duc son dessein de réunir
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