BASA
ACADÉMIE SAINT ANSELME XXVII échaffaudage qu'on a construit nen tirer qui puisse résoudre les seules questions qui importent. Des drames multiples nous étrei· gnent. Désarroi dans les individus, désarroi dans la société, dé– sarroi dans la <Jie internationale. Voilà la situation du monde moderne. Plusieurs ont cru à la science matérialiste ; ils ont beaucoup attendu d'elle, mais leur langage est celui des désillusionnés, des désenchantés trompés dans leur espérance. La matière ne satisfait pas toutes les exigences de l'esprit et de cœur humain. Que de fois, quand monte la civilisation maténelle, tombe f t descend la civilisation morale avec le vrai bonheur de l'homme. Des nationalistes outranciers voudraient tout cribler, tout nfoeler, sans tenir compte des aptitudes spéciales de chaque peuple. Ceci nous explique l'état des peuples qu'un centralisme à outrance a dépouillés de toute initiative, de toute vie propre et que des lois grotesques condamnent pour ainsi dire aux travaux forcés. Chez tout être collectif aussi bien que chez les individus, les aptitudes sont un foyer de <Jie et une source <Jive de richesse. C'est une aberration inexplicable que de vouloir éteindre ce foyer et tarir cette source. Faire à l'homme des mœurs et des usages étrangers à sa région, c'est le pri<Jer des facilités dont il y vfoait, c'est étouffer les œuvres fécondes de jadis. Passer le niveau sur un territoire composé des éléments les plus divers, voir sur un signe des millions d'êtres intelligents exécuter avec un ensemble auto· 111;atique le même mouvement, voilà l'idéal que les statolâtres ont cherché jusqu'ici. Seulement la nature a des droits qu'elle n'abdi· que pas. Les plus abominables dictatures ont opprimé et oppriment les individus et les sociétés, jusqu'à faire de l'homme individuel et social une machine sans âme. On a barricadé les frontières pour rendre impo ;sible toute entente. Les nations épient mutuellement leurs gestes et leurs Jaux pas pour se jouer des tours atroces ; la fraternité est bannie de notre planète. Et « voici, dit M. Bréan, que sur un petit continent, comme l'Europe, pèse lourdement une épée de Damoclès. C'est ainsi, continue·t·il, que l'Europe court toujours le risque d'être assaillie par une nouvellt crise de folie... >
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