BASA
ACADEMIE SAINT ANSELME XXIX Cette allocution de M. Bréan a été Jort applaudie. Maintenant c'est l'illustre personnage même qu.i va nous pro– curer une vraie jouissance littéraire. Il commence par nous dire combien lui conjointement avec les deux autres français et sa11oyards sont sensibles au témoignage d'estime et de sy mpathie que leur donne notre Académie en les appelant à siéger parmi ses membres. Il est d'autant plus sensible à cette marque de bienveillance que cette société scientifique représente « un de ces bastions de tra– dition et de fidélité qui, au milieu des tempêtes et des tremble– ments de terre qui secouent notre malheureux monde, s'efforcent de sauvegarder encore quelques-unes des valeurs fondamentales de notre civilisation " et porte en même temps le nom de S. Anselme « cet humaniste, cet européen accompli et ce grand Saint )) , dont les leçons sont d'une palpitante actualité. L'orateur nous montre S. Anselme sortant de son pays, de sa parenté, franchissant les Alpes, errant en divers lieux de France enfin fixé en Normandie à l'abbay e du Bec sous un maî– tre illustre Lanfranc. Celui-ci devint archevêque de Cantorbéry ; à sa mort Anselme lui succède sur le siège. Il faut remarquer qu'à cette époque les cas n'étaient pas rares de voir dts personnages nés dans une région italienne ou dans un coin reculé des Alpes aller occuper dans les plus lointaines contrées de l'Europe des po– sitions éminentes. Les pérégrinations à travers l'Europe étaient fré– quentes parce que en ces siècles de foi il n'y avait pas de « fron– tières barricadées, hérissées de mitrailleuses ou fermées par des rideaux de fer, qui sont le privilège de notre époque ». Alors point de conflits perpétuant les haines, point de camp de concen– tration, point d'entraves aux échanges de marchandises entre né– gociants. Il était loisible aux professeurs d'enseigner dans n'im– porte quelle université d'Europe comme à tous les étudiants d'en fréqu enter les cours. Nous savons que Dante, Boccace, Pétrarque et une foul e d'autres ont été en France. Tous ces étudiants inter– nationaux comprenaient leurs maîtres dans la langue internatio– nale des élites d'alors, le latin. la grande leçon de l'apôtre des nations était en ces siècles de christianisme intégral mise en pra– tique : « Il n'y a ni juifs, ni gentils etc.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=